Une micro-aventure incandescente au cœur d’une tradition populaire ancestrale des Pyrénées haut-garonnaises classée patrimoine immatériel de l’Unesco : le brandon. Un grand feu de joie conçu comme un prétexte au partage et au dialogue entre les générations, préparé soigneusement tout l’hiver, allumé pour le solstice, accompagné de chants, de danses et d’agapes. Une belle manière de célébrer le caractère des gens du coin, et de se réjouir de l’été qui vient. Bienvenue dans le Comminges !
L’Aventuromètre
Pour s’initier à une tradition pyrénéenne ancestrale. Pour chanter, danser, ripailler. Et sacrifier à la tradition qui veut qu’une fois l’arbre brûlé et à terre, on récupère un morceau de cendre pour en badigeonner le visage de son voisin ou de sa voisine.
Dans (presque) tous les villages de la Communauté de Communes des Pyrénées haut-garonnaises. En 2023, 53 des 76 communes ont organisé leur propre brandon. Il serait dommage, dès lors, de se contenter d’en voir un seul, les villages étant très proches les uns des autres.
Le soir du solstice d’été, autour du 21 juin, période de jours longs et de nuits courtes idéale pour assister à cet embrasement.
Seul ou en petit groupe, mais en gardant à l’esprit la nécessité de communier avec les habitants. Car pour ces derniers, le brandon n’a de sens que s’il est partagé.
Assumpta Guixot, animatrice du service culture et coopération transfrontalière de la Communauté de Communes Pyrénées hautgaronnaises, dont l’attachement commingeois ferait presque oublier ses origines… catalanes !
Animatrice du service culture et coopération transfrontalière à la Communauté de Communes Pyrénées haut-garonnaises, Assumpta Guixot a oeuvré pour que la tradition du brandon soit reconnue par l’Unesco.
Assumpta Guixot - Animatrice service culture et coopération transfontalière de Pyrénées Haut-Garonnaises
Il est difficile de dater précisément l’apparition du premier brandon. On sait juste qu’il est apparu à la porte de chaque maison, sur toute la chaîne pyrénéenne.
Au départ, les habitants brûlaient des branches pour purifier leur maison. Puis ils se sont mis à transporter les branches au centre du village pour faire un plus grand feu, ce qui a donné naissance aux fameuses descentes aux flambeaux.
Aujourd’hui, le brandon est un tronc d’arbre coupé, séché, rempli de paille, et brûlé à l’occasion du solstice d’été.
L’origine du brandon est païenne, mais devant l’ampleur de cette tradition, les curés ont
décidé de se l’approprier et de la rattacher à la fête de la Saint-Jean. Il est important de préciser qu’il existe des spécificités dans chaque coin des Pyrénées.
Les Commingeois sont très attachés aux traditions, et savent les préserver. L’an dernier, 53 des 76 villages de la Communauté de Communes ont organisé une fête pour les brandons.
Oui, c’est absolument merveilleux de voir tous les villages s’embraser au même moment.
On a vraiment l’impression de voir les Pyrénées s’enflammer !
Il y a en réalité trois fêtes : une première lorsque les hommes vont abattre l’arbre et le descendent au village, généralement au moment de la Saint-Pierre ; une seconde quand ils le préparent sur la place du village, le fendent, le décorent et le quillent en quinconce pour qu’il puisse tomber droit le jour J ; et enfin celle du 21 juin où on allume le brandon.
Très simplement, en partageant un repas, en dansant et en chantant autour du feu. Il y a beaucoup de folklore autour de cette fête, ce qui ne l’empêche pas d’être très accueillante. L’inscription des brandons au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco nous donne envie de les partager avec le plus grand nombre.